Livre de Simone Leblanc-Rainville
Le 24 juin 2016
Redécouvrir les Mi’kmaq
La première fois que j’ai vu Mary Catherine Clement, elle était debout sur le bord de l’autoroute, le pouce levé, attendant que quelqu’un la ramène chez elle à Elsipogtog. C’était en octobre 2013. Mon mari et moi l’avons fait monter et nous avons eu le plaisir de passer une heure avec elle. Ses réponses à nos questions nous ont appris qu’elle pouvait parcourir à pied de longues distances puisqu’elle avait déjà fait plusieurs marathons un peu partout sur la planète, y compris à l’Île de Pâques, en Islande et à Hawaï.
Fascinée par l’endurance de cette Amérindienne de 75 ans et par son parcours hors du commun, j’ai tout de suite eu envie de faire sa biographie. Elle m’a offert sa collaboration pleine et entière. D’ailleurs, depuis fort longtemps, elle souhaitait contribuer à faire mieux connaître le riche patrimoine de sa communauté et de son peuple. C’est pourquoi elle conservait précieusement une vaste collection de photos dont les plus anciennes datent du 19e siècle.
À partir d’une sélection de ces photos, j’ai fait imprimer un premier document illustrant divers aspects de la vie de Mary Catherine et de son entourage. La réaction des gens d’Elsipogtog, qui ont examiné l’unique exemplaire, m’a beaucoup touchée. Plusieurs se disaient très fiers de voir enfin l’ébauche d’un livre portant sur Elsipogtog. Une dame âgée en a pleuré de joie.
Sachant combien la fierté acadienne a contribué à l’avancement de mon propre peuple, je suis persuadée que la nouvelle version du document, plus détaillée et de qualité technique supérieure, peut être utile au peuple mi’kmaq en lui faisant honneur. Mary Catherine est enchantée de l’ouvrage. Elle est certaine qu’il plaira aux gens de tous les âges. Elle affirme cependant avoir particulièrement hâte de le remettre aux jeunes pour qu’ils y voient une incitation à se donner des objectifs et à se dépasser. Siao iganitaanetj (Continuons d’avancer) est sa devise.
Les non-Autochtones aussi m’encouragent fortement à publier cet ouvrage qui représente, à leurs yeux, une occasion de se rapprocher davantage des Mi’kmaq. Autour de moi, beaucoup de gens se disent interpellés par les séquelles du colonialisme et du racisme que continuent de subir les Premières Nations. Une meilleure connaissance de leur contribution à la société peut favoriser l’établissement de meilleures relations de part et d’autre.
La préparation de cet ouvrage a été pour moi une expérience très enrichissante. J’ai beaucoup appris sur les Mi’kmaq, leur histoire, leurs coutumes, et sur leurs nombreux défis. Selon moi, leur résilience, que Mary Catherine incarne si bien, est admirable et mérite le plus grand respect.
Le résultat de ma collaboration avec Mary Catherine est un ouvrage en français et en anglais. Le livre à couverture rigide compte une centaine de pages et environ 160 photos, dont bon nombre sont en couleur.
Je suis très reconnaissante à la Fondation du Collège de Bathurst Inc. d’avoir accepté de parrainer le projet. C’est donc avec plaisir que je lui lègue tous mes droits d’auteure. Une fois les dépenses de production payées, s’il devait y avoir des profits, ils seraient versés à la Fondation pour l’aider à financer son oeuvre éducative. Le directeur général de la Fondation, Euclide Chiasson, sollicitera des dons et des commandites afin d’assurer que le livre puisse se vendre à un prix abordable pour la plupart des gens. Je tiens à le remercier d’avoir bien voulu se charger d’une tâche aussi exigeante.
Ma gratitude s’étend aussi à toutes les personnes qui, d’une façon ou d’une autre, ont participé à la réalisation de l’ouvrage. Le nom de quelques-unes d’entre elles apparaît dans le livre, mais tant d’autres m’ont soutenue en s’intéressant au projet et à la cause des Premières Nations.
Simone LeBlanc-Rainville
Voici le Formulaire pour contribution à la Fondation du Collège de Bathurst Inc. que vous pouvez imprimer, compléter et soumettre à la Fondation.